|
|
|
.O.
02/02/2023
J'avais été complètement happé par "The Father", le précédent film de Florian Zeller et comme je ne savais pas que le réalisateur avait un second film en route, j'ai découvert la bande-annonce de celui-ci quinze jours avant sa sortie au cinéma. Quelques recherches plus tard, j'apprenais que ce film était lui aussi adapté d'une pièce de théâtre écrite par Zeller ce qui renforçait mon envie de profiter des vacances pour découvrir ce long métrage dans les meilleures conditions possible.
Autant le dire de suite, le film s'est révélé très inférieur à son prédécesseur et donc très éloigné des attentes que j'avais placées en lui. L'histoire est très simple et si j'ai la chance de ne pas avoir de parents divorcés, je suis confronté au collège à ces élèves de 13 ans qui sont en pleine dépression, qui disent à leurs parents qu'ils vont sauter du balcon, qui ont envie de venir au collège mais qui n'arrivent pas à franchir l'entrée car c'est au-dessus de leur force (deux cas présents dans la classe de 5e que j'ai cette année). Un mot est souvent posé sur ces symptômes "dépression" mais cela ne suffit pas à rendre la vie plus douce à ces mômes qui n'ont, comme dans le film, pas de problèmes d'argent et qui n'ont pas toujours des parents séparés ou absents, car trop absorbés par leur travail.
Je précise cela car le scénario m'a gêné dans son choix de montrer que le bonheur de l'enfant n'était lié qu'aux souvenirs anciens quand ses parents étaient ensemble OU lorsqu'ils se retrouvent tous les trois. Si c'était si facile, il faudrait "interdire" le divorce avant la majorité des enfants et tous les problèmes seraient réglés ? Un peu facile non... plus sérieusement, le scénario pose ses jalons avec tellement peu de finesse que j'ai eu l'impression d'avoir toujours un coup d'avance sur le déroulement de l'histoire. Soit je suis un spécialiste du genre (ce dont je doute) soit cela prouve le manque de vie dans ce film qui semble cocher toutes les cases d'une check-list attendue.
C'est dommage car il y a des idées intéressantes dans le film et quelques phrases qui touchent juste (de la part du fils envers son père ou sa belle mère, du père envers son propre père) mais alors qu'elles demanderaient du temps pour être développées, elles sont posées là et... l'histoire reprend son cours. Quelles sont les obligations morales des adultes vis-à-vis de leurs enfants : bien sûr, la sécurité matérielle compte mais elle ne fait pas tout... et encore une fois, tout mettre sur le dos du divorce me paraît bien caricatural...
Bref, "The Son" m'a beaucoup déçu et j'attendais bien plus de finesse de la part de l'auteur de "The Father". Il faut croire que la maladie d'Alzheimer est plus simple à mettre en image que la dépression... ce qui est sûrement vrai mais, dans ce cas-là, il fallait trouver un meilleur scénario !
.O. |